Save Our fileS

Un petit article pour vous parler de sauvegarde

Les types d’utilisateurs et leurs sauvegardes

La plupart des personnes pensent que vider sa carte mémoire (ou enregistrer ses fichiers) sur le disque de son ordinateur est une sauvegarde. D’autres, un peu plus intelligentes, ou un peu plus paranoïaques, pensent qu’il faut les mettre sur un disque à part, les plus riches (ou ceux qui s’en donnent les moyens) vont investir dans un NAS. Et pour finir, il y a les vrais paranos, les psychopathes de la sauvegarde, ceux dont la redondance fait partie de leur vie. Ces autistes de la pérennité de données vont compter dans leur rang un nouveau membre : MOI.

Dans cet article, je vais vous faire part de mon vécu et de mon futur système de sauvegarde

La stratégie de sauvegarde.

Pour le novice en informatique (le noob), et on est tous passé par là, moi le premier, la 1ere solution, qui consiste à vider sa carte mémoire (ou garder ses fichiers précieux) sur le disque dur de son ordinateur, semble la bonne. « Pourquoi s’emmerder à acheter un disque dur externe puisque le vendeur m’a certifier qu’avec 1To de stockage, je pourrais garder tous mes documents à vie!!! ». Mais c’est sans compter sur l’intervention maléfique de la panne informatique*, LE PLANTAGE, ou le fameux problème d’interface chaise-clavier.

Ce plantage ne se résoudra que par un aller-retour chez notre cher vendeur (ou à son SAV, souvent boite à lettre du constructeur) ou, pour les plus kamikazes, une bonne réinstalle de son OS préféré. Et là, c’est le drame, le formatage fatal de l’unique moyen de stockage…
Après quelques années de pratique de l’outil informatique, je pense pouvoir affirmer avec quelques certitudes que l’espace de stockage compris dans l’ordinateur ne sert QUE POUR LE TRAVAIL EN COURS… enfin ce n’est que mon avis. Et là on passe à la 2e catégorie.

les (pseudo-)expérimentés en informatique (dont je faisais encore parti il n’y a pas longtemps) ont compris l’intérêt et l’utilité de mettre leurs données ailleurs que sur l’ordinateur. En cas de vol, détérioration, casse, panne, attaque de zombies … de l’ordinateur bien aimé, les données NE SERONT PAS sur l’être disparu. L’intérêt n’est plus à prouver, cependant, pour que cela fonctionne, l’utilisateur doit faire un effort Herculéen de déplacer, non pas des montagnes, mais les milliards de fichiers (ou photos de son chat ou les macros des petites fleurs de son balcon, fichiers si sensibles à son cœur …)
Pour les plus flemmard, il existe des logiciels de back-up ( de sauvegarde quoi! ) qui permettent de cibler un dossier cible à copier/déplacer dans un dossier source. Et là, Dieu inventa la sauvegarde !!!

A ce stade ci, la plupart des gens s’arrêteront, oubliant l’épée de Damoclès qui menace CHAQUE périphérique informatique MÊME le fameux disque dur de sauvegarde.

Mavie.com

Il y a quelques jours, j’étais à ce stade. Ma sauvegarde était sur un NAS, un truc ENORME contenant jusqu’à 6 disques durs, LE TOP du TOP pour une petite entreprise. Un ReadyNAS Ultra 6 de chez Netgear (http://www.readynas.com/) disposant de la technologie RAID ( pas celui contre les mouches) qui sécurise les données stockées contre la défaillance d’un ou plusieurs disques durs. 10 ans de photos, les miennes, et celles de mon amie étaient stockées dessus, à l’abri des problèmes… MON ŒIL !

RAID

 J’avais omis cette fameuse épée de Damoclès, même si ce boitier prévenait d’une panne d’un des disques, il n’était pas immunisé contre ses propres pannes, ses propres plantages, c’est ce qu’il m’est arrivé, 1 semaine avant Noël, lors d’une mise à jour de l’OS du NAS.
Lorsque le boitier m’a envoyé un mail « Disk Failure Detected », je me suis dit « c’est pas grave, y’en a d’autres qui sont là … » mais après une petite mise à jour du système, le boitier m’indique que 4 des 5 disques étaient mort, DEAD, et là, c’est la panique, mais à plus de 500 bornes du boitier, impossible d’agir. Cela me laissait quelques jours pour cogiter à ma stratégie de récupération de données.
Une fois sur place, les vacances terminées, je sors les disques et les branche sur un boitier USB/SATA pour voir ce qu’il y a dedans. Et là, la magie de l’informatique mélangée à celle des forums d’entre-aide opèrent… Si tu n’y connais rien que tu cherches des infos, oublie les forums, si t’es un geek, un mec qui touche sa bille en info et qui souhaite partager tes connaissances, oublie les forums, et si t’es un dieu en info/Linux/autres OS zabi, que t’as besoin des forum que lorsque qu’un autre dieu t’embête, OUBLIE LES FORUM ! En gros, tu poses une question et il y a toujours un mec qui vient se la péter et qui t’embrouille plus qu’autre chose, la plupart du temps, ne connaissant ni ton niveau, ni ton matériel et le pire, ne captant pas une pige de ton problème.
Dans ma tête, un bordel qui ressemblait à celui sur mon bureau: des nœuds partout, des données irrécupérables et du vide… Bref, j’ai essayé de récupérer des données. ». Après 2 jours de tentatives infructueuses, la piste de la lecture des disques avec mon propre ordinateur me semblait compromise.
Il me restait 2 idées, enfin plutôt 1 idée et un coup de bluff. L’idée, c’était ces entreprises de récupération de données. Un petit tour sur google plus tard, je chope une adresse, un tel et je les contact. « Pas de problème, 400€, vous touchez plus à rien, 400€, et vous allez à notre bureau à Rouen, 400€, on regarde ce qu’il y a, 400€, et on vous recontacte, 400€… » Le mec m’a certifié qu’il pouvait TOUT récupérer, j’avais des doutes, et puis le prix m’avait un peu bloqué: minimum 400€. Bon cette piste restait envisageable mais au prix d’un effort bancaire que je ne pouvais pas me permettre.
Dernière tentative, le 23 décembre, le coup de bluff, le tout pour le tout. Je remets tout en place et je redémarre le bouzin, après quelques minutes de démarrage et un bon « OS Reinstall » mon éclopé de boitier NAS est dispo. Enfin quand je dis « dispo », pas d’accès réseaux (AFP, FTP, seuls moyens de communication avec la bête) mais l’écran m’indique que l’espace de stockage est dans le même état que lorsque nous étions partis en vacances. Mais je ne m’avoue pas battu pour autant, je sors la botte secrète : le SFTP. Explications pour les geeks : le RND tourne avec un système Linux, donc la communication peut aussi se faire à base de SSH et ce qui inclus un transfert un peu comme le FTP. (là j’ai perdu des lecteurs, déjà qu’il ne devait pas y en avoir beaucoup…)
Comment dire, à l’époque on aurait pu parler de miracle, mais en cette période de Noël, j’ai appelé ça « la magie de Noël » les données étaient disponibles! ça tombait bien, il restait quelques cadeaux à faire, direction centre ville de Rouen pour un bain de foule et surtout trouver de quoi stocker les 3To de données. 169€ plus tard, me voilà l’heureux propriétaire du seul disque de 2To que personne ne voulait au rayon info de la FNOUC (put***, je me suis bien fait rouler!). Là commençait la dernière épreuve, un genre de 12 travaux d’Hercules en version 2K13: faire rentrer 3To de données dans 2To + 320 Go (ancien disque du portable) + 150 Go (espace restant sur le nouveau disque du portable). Au prix de quelques sacrifices (rituel) de Divx bien pourri qu’on m’avait filés et que je n’avais toujours pas matés, les données allaient enfin pouvoir être sauvegardées, ça tombait bien c’était l’heure des réveillons en famille! Au bout de 2/3 kilos, pardon jours non-stop de transfert, tout était sauf !

La NOUVELLE stratégie de sauvegarde

A l’heure de la rédaction de l’article, le transfert inverse est en cours, le boitier est ré-équipé avec de nouveaux disques. Mais si j’en reste là, il m’arrivera la même chose et peut être que cette fois, ça ne sera pas à Noël. 
L’évolution de ma stratégie de sauvegarde c’est la Redondance, et en informatique, tout le monde le sait, la redondance de données évite les pertes. Et comme je viens de le vivre, un boitier NAS seul ne suffit pas, il lui faut un jumeaux (+/- évolué). Le projet est donc d’offrir un petit frère à mon NAS.
Avec une petite tâche hebdomadaire de sauvegarde, le 2e boitier pourra alors sauvegarder le 1er offrant une sécurité supplémentaire. Si le grand frère claque, il y aura le petit dernier, et si c’est le petit dernier qui a une défaillance, le grand frère sera là. La boucle est bouclée!
Les master-parano (dit aussi informaticiens experts en sauvegarde) diront que ça sert à rien si les 2 boitiers sont au même endroit. Bref, j’ai pas non plus les moyens de me payer un box donc les 2 pépères seront dans le placard.

Pour le commun des mortels

Vous me direz que tout le monde ne peut pas s’acheter se genre de bestiole. Une solution avec 2 disques externes (USB/FW, ce que vous préférez) peut aussi convenir. Toujours en travaillant sur le disque de l’ordinateur, le stockage se fait sur l’un des 2 disques externes puis, une fois par semaine (ou à la demande), le 2e est de sorti pour copier l’ensemble (ou juste les fichiers modifiés).
On peut même en profiter pour n’utiliser que le 1er en stockage et le 2e en sauvegarde, en prenant soin de ranger le 2e lorsque l’on n’en a pas besoin, ce qui permet aussi d’allonger sa durée de vie.
L’avantage, c’est que si l’un plante, le 2e est toujours là, et vous ne perdez qu’1 semaine de travail, ou moins si vous copier vos fichiers dès que vous le souhaitez. L’autre avantage, le coût des 2 disques, certes incompressible, reste moindre face au prix d’un seul NAS. Et l’inconvénient c’est toutes les manipulations qu’il faudra faire: brancher, copier, attendre, débrancher, ranger ( et ranger c’est vraiment dur).

Voila, j’espère vous avoir transmis un peu de ma nouvelle paranoïa de stockage et vous faire réaliser qu’un disque dur n’est pas éternel ! mais surtout, j’espère que cela vous fera cogiter et penser à une façon pérenne de sauvegarder vos données.

*taux de panne des HDD pour 2013 : http://www.hardware.fr/articles/893-6/disques-durs.html Les disques durs que je viens d’acheter fièrement se classent 5e des taux de pannes….